L’ESILV et l’Institute for Future Technologies (IFT) ont participé à l’édition 2025 du Built Environment Additive Manufacturing (BE-AM), programmée au sein du salon Formnext à Francfort. L’événement a réuni des chercheurs, des ingénieurs, des designers et des acteurs industriels autour des usages émergents de la fabrication additive.
Une installation issue d’une collaboration entre l’IFT et plusieurs partenaires académiques
Organic Waste Column : l’installation de l’IFT
L’IFT a présenté l’installation Organic Waste Column, conçue par Hasti V. Goudarzi (IFT), Vivien Roussel (IFT), Adrien Rigobello (Chair for Biohybrid Architecture) et Behnaz Khaksar.
Ce travail explore la relation entre matériaux bio-inspirés, systèmes vivants et géométries complexes générées par impression 3D.
La colonne associe deux matériaux issus de résidus organiques :
- un substrat bois enrichi de mycélium,
- une pâte élaborée à partir de coquilles d’œufs
Ces matériaux sont imprimés suivant des géométries TPMS (Triply Periodic Minimal Surfaces), reconnues pour leur porosité contrôlée et leur capacité à moduler flux d’air, humidité et gradients thermiques.
Cette approche ouvre des perspectives pour concevoir des environnements structurés capables d’interagir avec des organismes vivants.
La recherche s’oriente vers la transformation de ressources organiques en supports propices à des fonctions écologiques.
Transformer les déchets organiques en micro-habitats écologiques
L’installation questionne la manière dont des habitats imprimés en 3D peuvent contribuer au maintien d’espèces décomposeuses dans des contextes soumis à des pressions environnementales.
En intégrant le vivant à la fabrication additive, l’équipe observe comment ces structures hybrides peuvent offrir des conditions favorables à des processus écologiques essentiels, tels que la décomposition et la régénération de la matière.
Le partenariat entre l’IFT et le Chair for Biohybrid Architecture du Royal Danish Academy permet d’étudier les interactions entre matériaux évolutifs, comportements biologiques et géométries complexes. Les propriétés du mycélium, associées à des formes imprimées capables de moduler les paramètres environnementaux, constituent un terrain d’étude particulièrement riche pour la conception durable.
BE-AM : un espace de dialogue entre industrie, ingénierie et recherche
Intégré à Formnext, BE-AM rassemble chaque année un ensemble de projets explorant les usages de l’impression 3D dans l’architecture, l’ingénierie et les infrastructures.
La participation de l’ESILV et de l’IFT souligne l’engagement des équipes du campus dans l’étude des matériaux émergents, des procédés numériques et des interactions entre fabrication additive et transition écologique.
Les équipes remercient Oliver Tessmann, Ulrich Knaack et Alexander Wolf pour la coordination scientifique de cette édition, ainsi que pour le lien établi entre les univers industriels et académiques au sein du programme BE-AM.
Perspectives pour la conception et la fabrication durables
Les travaux présentés à Francfort s’inscrivent dans un courant croissant de recherche sur les biomatériaux, les cycles naturels de dégradation et les infrastructures écologiques imprimées.
En étudiant la capacité des déchets organiques à devenir des structures fonctionnelles accueillant des organismes vivants, le projet Organic Waste Column ouvre de nouvelles pistes pour la conception de systèmes résilients, intégrant à la fois matériaux, formes et dynamiques biologiques.
Cette démarche contribue aux réflexions menées à l’ESILV et à l’IFT sur l’avenir des matériaux et des procédés de fabrication dans un contexte de transition environnementale.
La présence conjointe de l’ESILV et de l’IFT au BE-AM à Formnext met en lumière un champ d’étude en pleine évolution : celui des biomatériaux imprimés en 3D et de leur potentiel au sein des écosystèmes.
Les perspectives ouvertes par ces travaux renforcent le rôle de la recherche interdisciplinaire dans l’ingénierie du vivant et dans la conception de structures soutenables.
















